Une histoire du chocolat et de la thérapie narrative

Grignotages, vous dites ? – Pas seulement…

C’est l’histoire d’une femme qui mangeait du chocolat. 

Elle est venue me voir pour construire une relation à l’alimentation autre que l’éternel duo contrôle & relâchement qu’elle connaît depuis son plus jeune âge, grâce aux régimes minceur. 

Nous avons bien sûr travaillé sur son alimentation, elle connaît les bases, elle mange de bonne qualité, elle connaît son profil. Nous avons exploré le domaine des sensations grâce aux exercices de pleine conscience, mais aussi les types de faim, de comportements et les émotions. 

Et pourtant, la question du chocolat revenait systématiquement après quelques semaines de mieux-être : d’abord  un carré, puis deux, puis quatre et cela s’est répété au cours des mois de travail ensemble. 

Puis, un jour je lui ai proposé de poser un regard de curiosité sur cette habitude de manger du chocolat, avec des questions issues des pratiques narratives. 

Et là, elle est tombée des nues. 

Elle a découvert une chose qu’elle n’avait jamais vue jusque-là (et ce malgré un travail en psychothérapie de plusieurs années) :

Comme depuis sa jeunesse son apparence et ses goûts (vestimentaires ou alimentaires) ont été d’abord contrôlés puis critiqués, elle a dû trouver des espaces de résistance. Ses possibilités étaient très limitées, mais même à l’intérieur de murs très étroits et dans des situations et relations compliquées, il y a eu des éléments qui ont pu la relier à ses valeurs de liberté et de respect de soi et des autres. Et le chocolat faisait partie de ces stratégies. 

Bien sûr, son regard sur le problème « chocolat » a changé après cette découverte. Il n’était plus un ennemi à éliminer, contre lequel il fallait lutter tous les jours, mais au contraire un témoignage de sa loyauté envers ce qu’elle essayait de manifester et de vivre dans sa vie. Je vous laisse deviner ce qui s’est passé par la suite avec les quantités consommées, naturellement, sans contrôle, sans dépense énergétique en continu pour résister. 

Sans cette exploration, nous aurions pu passer à côté de quelque chose de très important, et nous aurions probablement juste augmenté la consommation de chocolat… en voulant l’éliminer.

Pour moi, l’enseignement de cette histoire est qu’après avoir assuré les bonnes bases en alimentation, il faut chercher ailleurs si  le problème subsiste. Non pas en le combattant ou en essayant une autre approche qui continuerait à le renforcer, mais en l’explorant avec une authentique curiosité. 

Cela permet très souvent de découvrir bien autre chose que ce qui pouvait être imaginé au départ. 

Et je me demande si, pour les cas constatés où l’alimentation est déjà soignée, il ne faudrait pas simplement commencer par là, pour gagner du temps…

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