Il y a des cadeaux dont la valeur véritable ne nous frappe qu’après coup.
Une phrase.
Un sourire.
Une question.
Et il y a les cadeaux qu’on ne soupçonne même pas avoir reçu. Et que l’on ne découvre que fortuitement, sur le tard. Venant de personnes qu’on n’a pas connues, ou qu’on a juste croisées.
Hier, j’ai eu un petit aperçu derrière les coulisses des cadeaux de l’Univers.
Je savais que j’avais reçu un cadeau immense, en recevant l’enseignement de la thérapie narrative de l’équipe de Pilgrim, et j’ai même écrit des posts à ce sujet.
Ce que j’ignorais, c’est la succession des événements qui a permis tout cela.
Bien sûr, je connais ceux issus de ma propre vie : le burn out, la reconversion (la deuxième, déjà, à 30 ans), les formations etc. Mais jusqu’ici je n’imaginais pas ce qu’il avait fallu déplacer comme montagne pour que je puisse bénéficier des enseignements de Michael White, en 2019, en France, alors que j’exerçais à cette époque comme naturopathe pratiquant le profilage alimentaire. Et ce qui m’a permis au final de naître à ma nouvelle profession : thérapeute alimentaire.
En 2004, alors que Michael White en était à sa première visite en France, je travaillais encore comme responsable fournisseur chez Biocoop et je nourrissais le rêve d’autre chose. Je n’avais qu’une vague idée de ce que pouvait être cet “autre chose”.
Mais, au même moment, en France, il y avait une autre personne qui avait déjà fait sa reconversion (au sens positif du terme), et qui a participé à cette première session de M White, ainsi qu’à d’autres, organisées ensuite.
Une personne, qui avait déjà fait des formations de coaching et qui était en train de devenir psychothérapeute; elle a alors compris que dans l’approche de White il y avait une vision du monde et de l’humain qui était révolutionnaire pour l’accompagnement.
Elle a été en mesure de suivre cette formation et de capter ce que White et ses collaborateurs avaient à transmettre, et 15 ans plus tard, elle m’a fait cadeau de ces enseignements à un premier groupe dont je faisais partie.
Je connaissais donc des bribes de cette histoire.
Ce que j’ignorais, en revanche, c’était un autre fil : celui de Nicolas de Beer, coach avant-gardiste, et Isabelle Laplante qui les premiers ont fait venir Michael White, à leurs frais,commençant ainsi à tisser un nouveau chapitre dans l’histoire de l’accompagnement et de la thérapie en France.
Ils l’ont invité, et il est venu.
Une première fois en 2004.
Puis en 2005.
Puis en 2005.
Et en 2006 et 2007.
D’Australie.
Pour parler de son travail, de ses expériences, des théories des philosophes français, de la norme, des exceptions. De la puissance d’un regard, d’une posture et des questionnements pour aider les gens à renaître à la vie.
Inutile de dire qu’un seul grain de sable aurait suffi pour que tout cela se passe autrement, à n’importe quel moment.
Ma gratitude est bien plus grande que la Dune du Pilat en ce triste moment où j’apprends le décès de Nicolas de Beer.
Une personne que je ne connaissais pas.
Mais sans qui, tout cela n’aurait pas été possible : la venue de Michael White, l’introduction de l’approche narrative en France, la formation des premiers pionniers, puis la transmission à d’autres, y compris à moi. Je suis bien consciente que tout cela peut sembler très auto-centré. Pourtant, ce qui m’importe, ce n’est pas ma propre histoire. C’est l’histoire de la chaîne, des connexions, des relations, de l’ouverture des possibles.
Et la gratitude. Car grâce à toutes ces personnes, l’histoire va pouvoir continuer.
C’est bon de se sentir reliée dans ce grand mycélium humain, où on est connecté autrement qu’à travers des téléphones portables (heureusement).
C’est bon de savoir qu’on a des racines, qu’on vient de quelque part, que d’autres ont foulé ces chemins avant nous et que ça sert à quelque chose.
C’est bon de savoir que la passion (personnelle) d’une personne peut ouvrir des portes pour d’autres. (non, je n’écris pas cela juste pour me déculpabiliser, détrompez -vous 😉
Merci pour cette passion, Nicolas De Beer.
Merci d’y avoir cru, merci d’avoir fait tout pour que cette vision puisse avoir des racines en France et merci d’avoir permis à d’autres d’en bénéficier.
Merci à ceux qui ont (re)pris le flambeau : parmi eux Catherine Besnard-Peron et Antoine Maître, avec qui j’ai beaucoup appris. Et bien sûr, merci à toutes les autres personnes qui me sont inconnues, mais qui ont, d’une manière ou d’une autre, contribué à transmettre et faire vivre ce trésor.
Merci infiniment.