Aider le client, mais (pas n’importe) COMMENT
On peut pratiquer l’accompagnement alimentaire de plusieurs manières différentes, suivant le rôle qu’on endosse et l’effet qu’on souhaite obtenir chez notre client. Dans cet article je partage des réflexions sur l’éducation à l’autonomie dans l’accompagnement que je pratique et qui me semble très important.
Il y a beaucoup de clients qui arrivent avec une demande du type : dites-moi quoi manger, dites-moi comment faire. J’imagine que vous vivez ces mêmes situations dans votre cabinet. Certes, nous disposons d’outils, d’idées et de documents pour répondre à leur attente. Mais est-ce pour autant qu’il faut le faire dans le cas où l’on vise l’autonomie sur le long terme ? Je n’en suis pas si sûre.
Tenez, je vais vous donner un exemple. Imaginez un enfant qui vient vous voir parce qu’il n’arrive pas à résoudre un exercice de mathématiques. Vous pouvez adopter plusieurs comportements avec lui : par exemple vous pouvez faire l’exercice à sa place et lui tendre le papier. Vous pouvez aussi simplement lui donner le résultat, après avoir regardé rapidement l’exercice. Ou vous pouvez vous asseoir avec lui, questionner ce qui lui pose problème, voir où est-ce qu’il y a un blocage, l’aider à le franchir puis le laisser continuer seul, tout en restant vigilant si jamais un autre problème se présente un peu plus tard au cours de la résolution du problème.
A votre avis, dans quel cas l’enfant sera-t-il en capacité de modéliser ce qu’il a appris dans un autre exercice ?
Dans quel cas aura-t-il véritablement appris comment faire et pourra -t-il utiliser ce savoir dans d’autres contextes ? A votre avis quelle est donc l’aide la plus précieuse ?
Oui, vous avez raison, c’est le cas où on s’est assis avec lui, on l’a accompagné sans donner les résultats, où on a patiemment expliqué la théorie, souligné à quoi il fallait faire attention, et si jamais notre explication n’aidait pas à l’enfant à bien comprendre, nous avons trouvé d’autres manières d’expliquer et de transmettre jusqu’à ce qu’il ait les yeux qui s’illuminent parce qu’il a compris. Certes, cette façon de faire est chronophage. Certes, elle demande à ce qu’on se décentre de notre propre savoir et qu’on garde toujours à l’esprit l’intérêt de l’enfant et l’utilité de ce que nous faisons pour l’avenir. Cela demande une créativité pour trouver plusieurs manières d’expliquer, et aussi pour trouver la meilleure façon de le faire pour cet enfant-ci, ici et maintenant. Il est vrai, que ce n’est pas la situation la plus facile. Ni la plus confortable. Il faudra compter avec les réactions de l’enfant, sa disponibilité, ses connaissances antérieures, sa méthode favorite d’apprentissage et encore mille et un paramètres. Mais à la clé, il y a la récompense : un enfant qui s’épanouit, qui apprend qu’il est capable de faire, qu’ il a juste besoin de petits coups de pouce de temps en temps. Il aura confiance en lui, et il saura qu’il peut y arriver.
Donc si on revient à l’accompagnement alimentaire, qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?
Donc si on revient à l’accompagnement alimentaire, qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Pour moi, c’est adapter mon travail à la personne. L’écouter, l’observer pour capter où est le blocage et à quel point elle a besoin d’un coup de pouce, de manière à ce qu’elle puisse se comprendre, se connaître et modéliser pour la suite ce qu’elle a appris. Cela veut dire que même si j’ai des indications sur papier qui pourraient lui convenir, je ne lui dirai pas quoi manger. Je vais l’amener par mes questions, mes tâches d’observations, et des expérimentations à savoir comment elle fonctionne, ce qui lui fait du bien dans quel contexte, en quelle quantité, à quelle fréquence et au contraire ce qui ne lui fait pas de bien. Et de cette façon là, c’est un vrai apprentissage. Elle saura pourquoi elle fait telle chose ou elle ne fait pas telle autre chose.
Suivant que j’observe, je peux apporter de l’aide au niveau pratique, organisationnel, au niveau de la qualité ou encore des achats, au niveau théorique, je peux proposer des lectures puis demander ce que mon client en pense, ce qu’il a expérimenté, si cela concorde avec ce qu’il avait comme représentation ou croyance ou pas ? Je peux proposer différentes façons de faire ou différents types de repas à comparer pour en tirer des conclusions. Je peux proposer des exercices divers et variées suivant ce qu’il y a à travailler : conscience, observation du corps, rapprochement des liens, émotions, gestion du stress etc etc.
Éduquer à l’autonomie n’est pas facile
Cela va sans dire que dans ce cas il n’y a pas de protocole. Il n’y a pas de certitude, il faut s’adapter en permanence, il faut se laisser guider par les questionnements du client et être créative pour les utiliser et l’amener progressivement à la connaissance de soi et à l’autonomie. Et en contrepartie, la connaissance acquise de la personne sera pérenne, constituera du vécu, du tripal. Je ne serai pas juste un professionnel de plus qui lui dit quoi faire et quand cela ne marche pas ou plus, avant d’aller en consulter un autre. Je ne serai plus un professionnel instrumentalisé dans une société de consommation, où l’on consomme également des accompagnateurs. Non, je serai un partenaire qui aide ses clients à évoluer, un professionnel engagé à qui il tient à coeur que ses clients deviennent autonomes et acquièrent la capacité de savoir ce qui est bon pour eux et utilisent ces connaissances pour vivre une vie plus alignée.
Et cette dimension-là change tout pour le travail : confiance, sentiment de valorisation, équilibre dans l’énergie de donner, bouche à oreille qui s’active et qui amène de nouveaux clients, et satisfaction sans épuisement professionnel.
Si cet approche vous parle et si vous souhaites acquérir la capacité de travailler de cette manière, jetez un coup d’oeil à la formation Thérapie Alimentaire. C’est par ici.
https://vimeo.com/682172451
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